15 place du Centre ou Général Leclerc

15 place du Centre ou Général Leclerc

Sur la place du centre cet immeuble présente plusieurs caractéristiques de la Renaissance: sculptures autour de la porte, une façade plein sud aux ouvertures généreuses et un escalier en granite rampe sur rampe exceptionnel pour la ville de Lannion. Au XVIIème il abritait un commerce de draps et de soie. Vide depuis plusieurs années et en mauvais état, ce beau bâtiment mérite une restauration de qualité. Au travers d’un portage avec l’Établissement Public Foncier de Bretagne le conseil municipal a validé en décembre 2021 sa cession au profit de la SCI JEPE Trégor. Suite à l’obtention du permis de construire en mai 2023, l’acquisition a été actée en octobre 2023. La réhabilitation vise à créer un commerce ou un restaurant ainsi que 3 logements confortables (deux grands T2 et un T4 en duplex sous les combles). Des conventionnements avec l’ANAH et Action Logement permettront de surcroît de proposer des loyers sociaux à des locataires salariés du privé et aux revenus plafonnés.

Sommaire
1. Photos
2. Projet architectural
3. Étude historique
4. Articles de presse

1. Photos

Belle composition de façade typique de la Renaissance du début XVIIème. Les linteaux des fenêtres ne sont pas horizontaux, en raison de la suppression d’un pilier en vitrine, à une époque non déterminée. A l’arrière la suppression partielle d’un mur de refend au RDC a également provoqué affaissement et fissures. Les travaux de remise en état seront donc importants.
Carte postale de la place du Centre autour des années 1900. A droite de l’immeuble en question on y distingue une boulangerie, ce qui explique la présence d’un four à l’arrière qui a récemment fait l’objet d’articles dans la presse. Au dessus de la vitrine du RDC on distingue deux ouvertures aujourd’hui comblées.
Porte d’entrée de l’immeuble présentant un style typique de la renaissance avec ses pilastres à chapiteaux doriques. Les deux disques ou médaillons encadrant la clé du cintrage de la porte sont également typiques de la Renaissance, on retrouve ces motifs notamment au château d’Azay Le Rideau (1521).
Magnifique escalier en granite rampe sur rampe, dit à l’italienne par opposition à l’escalier à vis à la française, héritier des château forts. C’est un signe de l’arrivée de la Renaissance dans la région. Entièrement maçonné jusque dans les combles cet escalier occupe une place prépondérante dans l’architecture du bâti et continue jusqu’à aujourd’hui à impressionner les visiteurs. Fissuré à plusieurs endroits il nécessite une restauration par un maçon spécialisé dans le bâti ancien.
Vides depuis plusieurs années, les étages sont restés « dans leur jus » du XIXème siècle.

2. Projet architectural

La façade sur rue sera restaurée, les murs rejointoyés et une nouvelle vitrine en bois sera posée

Le projet s’inscrit dans la redynamisation du centre historique et consiste à :
– mettre en valeur des éléments patrimoniaux, notamment les façades, la cage d’escalier et les planchers.
– créer un commerce en RDC d’environ 100m2, la surface actuelle sera agrandie par l’arrière
– aménager 3 logements dans les étages: 2 appartements de 60m2 et un appartement de 95m2 environ. Les salons seront orientés au sud face à la place et les chambres au calme sur l’arrière.
Cette réhabilitation sera l’occasion de mettre aux normes l’ensemble du bâtiment: coupes feu, réseaux d’eau et d’électricité, isolation thermique, étanchéité…

Vue arrière du projet. L’originalité consiste à couvrir la cour actuellement très encaissée. Au RDC le commerce en sera agrandi. Au premier étage une terrasse sera accessible par une fenêtre de la cage d’escalier transformée en porte pour l’occasion. L’arrière de la terrasse donnera par ailleurs accès à la venelle des trois avocats. L’escalier en pierres déjà existant sera conservé.
Étude de l’état sanitaire du bâti, vue du 1er étage. Chaque étage possède son lot de fissures et d’infiltrations ainsi qu’une part d’inconnue derrière les doublages.

Calendrier prévisionnel:
Février 2024 : purge du bâtiment
Printemps 2024 : Sablage suivi de l’étude de structure
Automne 2024 : Préparation du dossier technique
Fin 2024 : Appels d’offre
Début 2025 : Montage des dossiers d’aides
Printemps 2025 : démarrage des travaux
Eté 2026 : Fin des travaux et mise en location

3. Historique de l’immeuble
Une étude de dendrochronologie menée par le bureau Dendrotech de Rennes a permis de dater les principales poutres du bâtiment. La construction a été réalisée en deux temps: le RDC date de 1612 et les étages de 1642.

Une douzaine de prélèvements de sur les poutres principales ont été datés. Cette étude permet de mettre en évidence deux périodes de construction: 1612 pour le RDC et 1642 pour les étages. En outre l’âge des chênes est connu: de 140 à 200 ans environ.

Les archives nous fournissent quant à elle l’essentiel des informations concernant les propriétaires successifs.
1665 : Acquisition par Henri JAGOU, Sr de Tromenguy et Jeanne Le BEAU « marchand de drap et de soye » (Réformation de la noblesse à Lannion, AN P1629). Henry JAGOU est un marchand sans origine noble, il ne possède d’ailleurs pas de blason répertorié. Il a bien hérité quelques pièces de terre cultivable de ses parents mais il a surtout construit sa fortune par l’habilité de son commerce. Celui-ci portait sur plusieurs domaines: l’agriculture, le commerce de textile et les prêts usuriers. Il possédait en effet plusieurs fermes et pièces de terres autour de Lannion placées en fermage et qui lui rapportaient des revenus confortables. Les inventaires réalisés en 1663 juste avant son mariage et en 1691 juste après sa mort en témoignent (AD22 2E348 fond JAGOU). Il pratiquait par ailleurs le commerce de draps et de soie. La correspondance conservée aux archives montre qu’il pratiquait le négoce avec des marchands de Morlaix et le commerce de détail dans sa boutique à Lannion. Ses livres de comptes sont d’ailleurs extrêmement bien tenus. Enrichi, il achète en 1644 les 2 maisons en pan de bois à l’angle de la place du centre et de l’actuelle rue des Chapeliers (Réformation de la noblesse à Lannion, AN P1629). Le contrat d’acquisition de 1665 n’a pas contre pas été retrouvé malgré nos recherches aux archives départementales dans les fonds de notaires, la liasse de la famille JAGOU et dans les archives de l’auditoire.

L’impressionnante signature d’Henri JAGOU, Sr de Tromenguy AD22 2E363.

En 1665 il acquiert donc notre immeuble qu’il loue à Françoise JAGOU, sa fille, tout juste mariée à Julien CHAUVEL, Sieur des Roches. Ceux-ci participent activement à l’activité commerciale de draps et de soie, en témoignent des livres de comptes particulièrement bien tenus.

Livre de comptes de l’année 1682 tenu par Julien CHAUVEL et Françoise JAGOU. Les dettes « actives et passives » sont consciencieusement notées. Ici la mention de transactions de pièces de toiles avec François Le ROY marchand à Morlaix. AD22 2E120 fond CHAUVEL.
Julien CHAUVEL possède son propre blason, enregistré dans l’armorial général d’Hozier. Il est ici mentionné comme marchand de draps à Guingamp.
Signature de Julien CHAUVEL et Françoise JAGOU lors dans déclaration de la réformation autour de 1680, AD44 B1658

Après le décès de sa première femme Jeanne LE BEAU,Henry JAGOU épouse en secondes noces Anne LE BOULOIGN qui lui donnera deux fils. Ceux-ci ne participeront pas au commerce de leur père. Pour information, voici l’arbre des descendants d’Henry JAGOU.
1690 : Henry JAGOU décède et dès l’année suivante les hostilités débutent entre les enfants issus de ces deux mariages. Les enfants du second mariage contestent le partage de l’héritage et chiffres à l’appui remettent même en cause l’inventaire des biens de leur père réalisé en 1663 soit avant son premier mariage (AD22 2E363). S’en suivent enquêtes, tentatives de médiation, procès puis appels. L’affaire est d’abord jugée à Lannion en 1727 et s’achève à la cour du parlement de Bretagne en 1736 qui déboute les CHAUVEL et évalue le préjudice à régler aux BOULOIGN avec les intérêts.

Inventaire des biens d’Henry JAGOU en vue de règlement de sa succession. Au regard de l’épaisseur du document, on imagine à la fois la richesse du personnage et la grande précision de cet inventaire. En fait dans le conflit opposant les 2 branches de la famille, plusieurs inventaires ont été réalisés. Celui-ci a été commandé par la cour royale de Lannion (AD22 2E363 fond JAGOU KERGARIOU), il s’agit d’une petite partie des pièces de procès qui se sont étalés sur une cinquantaine d’années.

Après le décès de son père, Françoise JAGOU, dame des Roches, possède l’immeuble comme en témoigne le relevé de l’Egail de 1697 conservé à Lannion ( CC7 ). Par contre elle n’y habite plus, l’immeuble est placé en location. Peut être suite au décès de son mari Julien CHAUVEL survenu en 1695.

Autre maison, cour et une petite maison derrière appartenant à la demoiselles de roches et possédée par la dame douarière de Crésolles baillée sols 410. En 1697, Françoise JAGOU, dame des Roches, est donc bien propriétaire de l’immeuble.

Au XVIIIème siècle l’immeuble reste dans la famille CHAUVEL, les relevés de capitations pour la rue Suzaine mentionnent régulièrement le Sieur CHAUVEL des Portes, il s’agit en fait de Hyacinthe Joseph CHAUVEL, le petit fils de Julien CHAUVEL, lieutenant au régiment de cavalerie de La Tour et fermier général de la seigneurie de Tonquédec. On le retrouve sur au moins quatre relevés de capitations, en 1753, 1755, 1767 et 1771. La capitation était un impôt direct établi par le roi de France, qui dépendait de la richesse des contribuables. Ses relevés conservés aux AD35 offrent aujourd’hui de précieuses informations sur les habitants de l’époque. Au XVIIIème siècle La famille CHAUVEL est influente sur Lannion, notamment avec Mathieu Joseph CHAUVEL, le frère cadet de Hyacinthe Joseph, qui est maire Lannion dans les années 1730 en même temps qu’il exerce une activité commerciale avec la location des trois magasins de la maisons de Penlan, l’actuelle pharmacie sur les quais (AD22 3E1/70).

Régulièrement Hyacinthe Joseph CHAUVEL payait environ trente livres d’impôts aux capitations, sa contribution figurait parmi les plus importantes de la ville. La présence de trois domestiques dans son immeuble est également une preuve de son aisance.

En 1772 Hyacinthe Joseph CHAUVEL décède à Lannion à l’âge de 78 ans. Sa fille Catherine Ursule CHAUVEL, mariée en 1758 à Gabriel Johnatas Marie de CRESOLLE Sieur de TRETEN, héritent alors de l’immeuble mais ils n’y habitent pas. En effet ils ont leur résidence dans le faubourg de Kerampont.

1787: Pierre François Marie Le MENER de LESAMAER et Anne Marguerite SAMOUAL de LA ROGOTTIERE, jusqu’ici locataires de l’immeuble, deviennent propriétaires. Pierre François Marie Le MENER porte le titre de Noble Maître, il exerce la fonction de procureur fiscal pour la Seigneurie de Runfao. Sous l’ancien régime le procureur fiscal était l’officier chargé d’exercer le ministère public auprès du tribunal seigneurial. Il veillait aux droits du seigneur et aux objets d’intérêt commun. Dans l’acte de vente l’immeuble est ainsi décrit : « Grand Corps de Logis de plusieurs étages nommé l’hôtel Chauvel des Portes avec les caves, cour derrière et toutes dépendances quelconques ». Ne pouvant payer en une fois le prix de l’immeuble fixé à 4500 Livres, il règle comptant une partie et s’engage à verser une rente annuelle de 200 Livres payable à la Saint Michel. En garantie les acquéreurs accordent une hypothèque sur l’immeuble au profit des vendeurs (3E92-79 et 3E92-119).

Signatures de l’acte de vente de 1787. Les vendeurs: Catherine Ursule CHAUVEL de CRESOLLES de TRELEN et son mari Gabriel Johnatas Marie de CRESOLLE Seigneur de TRETEN. Les acheteurs: Anne Marguerite SAMOUAL et son marie Pierre François Marie Le MENER de LESAMAER

1788: Après trente ans de mariage Catherine Ursule CHAUVEL se sépare de son mari Gabriel Johnatas Marie de CRESOLLE. Lui reste dans sa maison à Kerampont, elle déménage chez les Ursulines à Langoat et lègue à son fils Hyacinthe Marie l’ensemble de ses rentes. (AD22 3E50/106)

1789: Hyacinthe Marie de CRESOLLES et son épouse Marie Yvonne Le FLEM, demeurant à Kerampont, revendent à Jean Joseph Daniel de Kerbriand avocat à Lannion et au parlement, leur rente de 200 Livres. (AD22 3E92/119).

Plan Burdelot de 1800. Le nord est vers le bas, aussi l’immeuble est dans la rue Suzaine au no9, proche de la cour de l’hôtel de Kersauzon. La notice du plan indique une façade en pierre à quatre niveaux et une couverture en ardoises en bon état. C’est ici le signe d’un bon entretient car la plupart des bâtiments du centre présentent des couvertures dans un état mauvais ou médiocre.

1800: Jérôme GANET, facteur à Morlaix, est mentionné comme propriétaire sur le plan Burdelot. Il est en réalité propriétaire de par son épouse, Marie Anne Le MENER qui a hérité de l’immeuble des parents sus-nommés. Lors de la vente de 1811 la maison est ainsi décrite: « RDC d’une entrée, d’un salon et une cuisine, cave en dessous, deux fours sur le derrière où existe un hangar et un corridor à trois étages servant à la fréquentation des latrines, une petite maison à buée et une écurie ; au premier étage de la maison une chambre donnant sur la rue et une autre sur la cour, même appartement au second et troisième étage avec grenier par dessus. » AD22 4Q1524 (hypothèque). L’immeuble est alors loué aux époux FOURQUET. Cette description montre que le RDC n’était pas à vocation commerciale, d’ailleurs la déclaration au Domaine du Roy de la fin du XVIIème siècle ne mentionnait pas de droit d’étal non plus. L’immeuble se rapproche plutôt de l’hôtel particulier : dédié à l’habitation d’une famille prestigieuse et à l’accueil d’invités, son architecture généreuse offre un confort qui impressionne les visiteurs.

Signatures de l’acte d’achat de 1811: Anne Georgine SAMOUAL, épouse de Jérôme GANET, la vendeuse pour moitié, Marie Anne Le MENER représentée par DEMINIAC, Charles DUFOUR et son épouse les acheteurs, ainsi que la signature du notaire Pierre Marie ALLAIN.

1811 : Charles DUFOUR, époux de Marie BOHIC et négociant à Lannion, acquiert l’immeuble. Ce sera sa seule propriété et suite au décès de sa femme il revend l’immeuble.

Recensement de 1846: dans l’immeuble Mme BOHIC habite seule avec son fils Charles, cirier de métier. Son mari Charles DUFOUR habite en fait à Paimpol où travaille également son autre fils Pierre en tant qu’avocat.

1847 : Mlle Denise Le GRUIEC, commerçante à Lannion, acquiert l’immeuble auprès des DUFOUR pour la somme de 9000 francs, payés par moitié le jour de l’acte et par moitié 4 ans plus tard.

Signature de l’acte d’achat de 1847. On y reconnaît bien les vendeurs DUFOUR, l’acheteuse Denise Le GRUIEC ainsi que le notaire Pierre Marie ALLAIN.

1856 : René ROBERT, principal du collège rue des capucins et professeur rue de Kerampont achète l’immeuble avec son épouse Marie Louise PERROT. Au recensement de 1861, il est pour une raison inconnue présenté comme négociant. En 1867 celui-ci décède mais l’immeuble reste dans la famille. A son mariage en 1872 leur fille Jeanne Marie ROBERT y réside en compagnie de son époux Yves Julien LESPAGNOL, capitaine au long-cours. Le propriétaire est par contre René Marie ROBERT, le frère de Jeanne Marie. Il était gouverneur de Tahiti dans les années 1883 (Le Lannionnais 59/214). Il devint Capitaine de Frégate le 9 février 1889 et chargé des torpilleurs de réserve le 18 mai 1899. Ayant demandé un congé en raison de sa santé devenue très mauvaise, il décède dans sa chambre d’hôtel à Contrexeville le 24 juin 1889.

Recensement de la rue Suzaine en 1876. Marie Louise ROBERT s’est remariée avec Yves Marie LESPAGNOL, capitaine au long-cours.


1882: Charles CREAC’H acquiert l’immeuble. Suite à son décès en 1892, la propriété passe à son épouse. Aujourd’hui encore l’immeuble est connu sous le nom CREAC’H.

Extrait de la matrice cadastrale, le propriétaire René ROBERT y est bien mentionné avec une entée en 1873 et une sortie en 1882. A partir de 1892 c’est la veuve de Charles CREAC’H qui est propriétaire de l’immeuble.

1983: Suite à un partage Paul CREAC’H devient propriétaire alors que Michel FERRAGUT loue le commerce du RDC. Une épicerie au début qu’il transforme rapidement en mercerie et qu’il tiendra jusqu’à son départ en retraite en 2017. A cette occasion il explique au journal Le Trégor « J’ai pris le commerce le 24 décembre 1968. Mon père venait de décéder. Avec ma mère, ils tenaient une épicerie place du Centre. J’ai été libéré de mes obligations militaires et j’ai décidé de prendre la suite du commerce. À l’époque, toutes les professions avaient un magasin sur la place du Centre. On vendait les produits Hédiard et Fauchon. » En raison de la concurrence générée par la première grande surface installée à Lannion en 1972, il décide de transformer son commerce en mercerie et bénéficie de la mode du canevas. « Je n’y connaissais rien, j’ai tout appris moi-même. En huit jours, on est passé de l’épicerie à la mercerie. »

2016: Paul CREAC’H âgé de 83 ans cède l’immeuble à la ville de Lannion au travers d’un portage EPF, qui devra s’assurer du devenir de ce patrimoine.

2023: Suite à une candidature formulée est 2021 et un permis de construire obtenu au printemps 2023 la SCI JEPE Trégor devient propriétaire le l’immeuble en vue d’une réhabilitation complète.

Selon les auteurs l’immeuble sera nommé hôtel CHAUVEL, CREAC’H ou FERRAGUT, du nom de la dernière boutique en place. Le premier propriétaire connu est en réalité Henry JAGOU, propriétaire et riche commerçant du milieu XVIIè. Puis durant un siècle la maison a abrité une partie de la famille noble CHAUVEL des Portes avant d’être transmises à des notables du centre ville, hommes de loi, négociants et commerçants.

4. Articles de presse

Le Trégor 16/12/2021
Le Télégramme 15/12/2021