7 r Taillandier
L’immeuble au no7 rue Taillandier est un immeuble à pan de bois du XVIIème siècle construit en 2 campagnes 1626 et 1635 puis complété par une façade à vitrine vers 1670. Ses façades et sa toiture sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques. Fin XIXème cet immeuble abritait un hôtel qui pouvait servir jusqu’à 500 couverts en utilisant le jardin situé à l’arrière. La grande particularité de cet immeuble réside dans sa façade à vitrine. Dominique Ronseray, Architecte en chef des Monuments Historiques, les décrit ainsi : « On appelle ainsi un ensemble où la surface vitrée est portée en saillie sur le nu de la façade. Le poteau de fenêtre devient alors intérieur et se transforme en élément de décor, permettant à l’intérieur d’avoir une pièce d’appui large, offrant sans doute une vue plus facile sur la rue. ». Le permis de construire a été obtenu pour la réhabilitation complète de l’ensemble des 7-9 rue Taillandier avec la création de 2 commerces et 6 appartements avec loyers sociaux



Sommaire
1. Albums photos
2. Articles de presse
3. Projet de réhabilitation
4. Les principales difficultés
5. Particularités architecturales
6. Datation de la construction
7. Historique des propriétaires
8. Nom de la rue
1. Albums photos





Diaporama de l’immeuble avant le début des travaux
Diaporama de l’immeuble après les déposes intérieures
Diaporama des travaux sur les parties protégées : toiture et façades
Les diaporama seront complétés au fur et à mesure de l’avancement des travaux.






Sculptures des faux-corniers en cours de restauration représentant des visages et des feuillages. L’artisan peintre qui les a étudiés les décrit ainsi : « Les poteaux corniers sont polychromés sous les surpeints en gris malgré le décapage. Trois visages sur quatre à l’origine sont expressifs : vomissants des tigelles. Les feuilles d’acanthe sont en vert, les grenades en rouge et sont symbole de fécondité (une grenade contient 365 graines). Les visages sont de couleur chaire avec des cheveux noirs, les yeux sont noirs avec pupille blanche, le fond du poteau est couleur lie de vin. »


L’accès du chantier se fait essentiellement pas l’arrière au travers d’une porte qui a été créée à cet effet et qui deviendra la porte d’accès principale pour les 2 logements situés dans la forge. Donnant sur la cour de l’ancien bâtiment d’EDF actuellement vide, la mairie nous a autorisé à utiliser une partie de la cour pour le stationnement des véhicules de chantier. Ainsi la majorité des matériaux de chantiers est acheminée par cette petite ouverture, on a l’impression de faire passer un dromadaire pour un trou d’aiguille !
2. Articles de presse








3. Projet de réhabilitation
Le projet consiste en une réhabilitation dans les règles de l’art avec restauration de la façade en pan de bois. Le bâtiment étant inscrit monument historique pour les façades et la toiture, un soin particulier est accordé aux matériaux et techniques de rénovation. Le parti pris est de restaurer la façade à vitrine telle qu’elle était à la fin du XVIIème siècle. En effet nous n’avons quasiment aucune trace de la façade telle qu’elle se présentait à la construction en 1626 et la typologie de la façade à vitrine de belle valeur patrimoniale est particulièrement intéressante. Le dossier des demandes d’urbanisme a été étudié par la mairie, l’ABF et la DRAC. En décembre 2021 le permis de construire a été délivré en vue de la réhabilitation de l’ensemble. Le projet vise à créer un commerce en duplex ainsi que 6 appartements allant du studio au T4. Des conventionnements avec l’ANAH et Action Logement permettront de proposer des loyers sociaux à des locataires salariés du privé et aux revenus plafonnés. Les travaux ont débuté en février 2023.


Calendrier du projet:
Septembre 2000 : acquisition de l’immeuble
Mars 2021: désamiantage
Avril 2021: déposes intérieures et réouverture de la cour arrière
Mai 2021: diagnostics historique, structurel et sanitaire
Juillet 2021: dépôt du permis de construire
Décembre 2021: obtention du permis de construire
Mai 2022: envoi des appels d’offres
Septembre 2022: constitution du dossier de financement incluant les aides de la DRAC, l’ANAH, Action Logement, la ville de Lannion et LTC
Février 2023: début du chantier de réhabilitation
Mai 2024: Démontage de l’échafaudage sur rue
Octobre 2024 : Livraison du local commercial
Février 2025 : Livraison des 4 appartements du logis principal
Mai 2025: Livraison des 2 appartements de l’ancienne forge
4. Les principales difficultés du projet
Le positionnement de ce projet a aussi généré des situations techniques complexes à résoudre, exigeant une protection du patrimoine bâti et en même le respect des normes actuelles très strictes au regard de la sécurité incendie, des réseaux électriques et de gaz, ainsi que de l’isolation thermique et phonique. Voici quelques exemples représentatifs des situations que l’architecte doit gérer :
– Vérifier que la charpente peut supporter la pose d’ardoises épaisses alors qu’avant les travaux la couverture était constituée d’ardoises fines. Un bureau de structure a effectué un calcul de résistance de la charpente. Les résultats précisent que la charpente était à l’origine dimensionnée pour supporter une couverture massive comme des lauzes, bien plus lourdes que les ardoises ou le chaume. Après quatre siècles les pannes nécessitaient cependant d’être doublées et certains pieds d’arbalétrier réparés. Après ces travaux la charpente peut à nouveau supporter le poids d’une couverture en ardoises épaisses tout en répondant aux normes de résistance au poids et au vent actuellement en vigueur.
– Réaliser des coupe-feux d’une heure au plafond tout en gardant les poutres en chêne apparentes.
La réglementation incendie est particulièrement stricte en Franc ; au regard des risques encourus ces exigences sont justifiées. La complexité réside dans le fait que lors d’une réhabilitation d’un bâtiment ancien les normes applicables sont quasiment les mêmes que pour un bâtiment neuf avec notamment l’exigence de coupe-feux d’une heure entre les communs, le commerce et les logements. Les murs en pierre répondent parfaitement à ces normes, par contre les planchers en bois demandent une étude spécifique. Le bureau d’étude a conclu qu’à partir d’un diamètre de 20cm, les sommiers en chêne sont capables de supporter un incendie pendant au moins une heure : ils se consument lentement mais conservent leur résistance pendant plus d’une heure. Les poutres aux plafonds du commerce peuvent donc rester apparentes par contre les solives doivent être protégées par un matériau coupe-feu. Dans les appartements en duplex le plafond du niveau inférieur peut bien entendu rester entièrement apparent, car l’étage supérieur fait partie du même logement.
– Placer en façade un coupe-circuit de l’alimentation électrique du bâtiment sans coffret visible.
Ce sujet simple en apparence a nécessité durant deux années une réunion par mois avec le concessionnaire du réseau électrique pour déterminer le passage des câbles et le positionnement du coffret de coupure en façade, indispensable en cas d’intervention des services de secours. La solution communément mise en œuvre consiste à placer en façade un coffret en matière plastique dissimulé derrière une porte en bois fermée sans clé. Cette solution n’était malheureusement pas envisageable dans le cas présent, aucun emplacement n’étant disponible. C’est finalement c’est une connexion avec le boîtier alimentant déjà le bâtiment voisin au no9 et placé sur un mur mitoyen qui sera retenue.
– Assurer une isolation thermique suffisante
L’isolation thermique des logements est devenue un enjeu national, or dans un monument historique les défis techniques sont indissociables des enjeux patrimoniaux et esthétiques. Dans les combles la solution la plus adaptée consiste à recourir à la laine de bois pour isoler les rampants. Matériau naturel et facile à poser, sa masse étant le double de la laine de bois, elle assure un déphasage thermique de 12 heures au lieu de 6h. En effet le pic de chaleur de midi ne pénètre dans les combles que 12 heures plus tard c’est-à-dire à minuit, ainsi les combles sont protégés du froid en hiver mais aussi de la surchauffe en été. Les murs intérieurs peuvent idéalement être isolés avec un mélange de chaux et de chanvre ensuite recouvert d’un enduit chaux sable ou simplement de terre crue. Les murs de refend à l’intérieur du bâtiment ne nécessitent par contre pas d’isolation particulière et peuvent être laissés en pierre apparente avec un simple rejointoiement. La question des fenêtres est plus complexe. En effet à l’origine le vitrage était simple. Les petits bois sont alors fins et esthétiques. Avec un double vitrage, la fenêtre perd de sa finesse aussi la DRAC impose systématiquement un simple vitrage voire un vitrage épais jusqu’à 10mm. Nous avons finalement proposé une solution de double vitrage très fin tenant dans une épaisseur de 10mm : 3mm de verre, 4mm de krypton (gaz plus isolant que l’argon généralement utilisé dans les doubles vitrages), 3mm de verre présentant un rendu proche du vrai verre soufflé pour le verre côté extérieur. Le résultant apparaît très satisfaisant d’un point de vue patrimonial, le double vitrage étant quasiment invisible et de l’extérieur il présente l’esthétique des verres anciens. Avec une conductivité du vitrage de 1,9Ug, la fenêtre présente par ailleurs une bonne isolation, certes moindre que les fenêtres les plus modernes mais bien meilleure qu’un simple vitrage.
– Assurer l’isolation phonique entre les étages alors que les planchers sont en bois
Les planchers en bois sont toujours très sonores : lorsque une personne se déplace à un étage, les bruits de pas s’entendent très nettement à l’étage inférieur. L’isolation des plafonds avec de la laine de bois réduit la propagation des bruits aériens liés à une conversation mais ne suffit pas à réduire valablement les bruits d’impact liés aux pas. La solution consiste à créer une chape sèche constituée de billes qui sont réparties sur la surface du plancher et d’y placer par-dessus des plaques isolantes. La propagation des bruits d’impact est ainsi notablement réduite, la solution permet également de rattraper des niveaux de planchers inégaux et reste réversible. Cette solution est idéale pour isoler les planchers séparant des logements, par contre dans le cas de duplex la gestion du bruit à l’intérieur du logement par les habitants est plus aisée aussi la chape sèche n’est pas indispensable.
– Conduire des travaux au cœur du centre ancien tout en minimisant l’impact sur la vie de la rue.
C’est ici une grande différence entre un chantier à l’extérieur de la ville et un chantier en cœur d’îlot. Le seul accès par la rue Taillandier aurait inévitablement généré des dérangements répétés dans la rue, aussi la mairie a autorisé un accès à la cour de l’ancien bâtiment d’EDF avec son entrée depuis les quais d’Aiguillon. Le mur de clôture entre cette cour et la nôtre a été percée d’une ouverture permettant à la fois le passage des matériaux (évacuations et livraisons) durant le chantier et la pose d’un escalier en fin de travaux pour permettre l’accès piéton aux deux logements situés dans l’ancienne forge.
5. Particularités architecturales
La grande particularité de cet immeuble réside dans sa façade à vitrine avec au 1er étage côté intérieur des colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens typiques de la renaissance. Dominique Ronseray, Architecte en chef des Monuments Historiques, qui a eu l’occasion de restaurer quelques pans de bois de ce type, les décrit ainsi : « On appelle ainsi un ensemble où la surface vitrée est portée en saillie sur le nu de la façade. Le poteau de fenêtre devient alors intérieur et se transforme en élément de décor, permettant à l’intérieur d’avoir une pièce d’appui large, offrant sans doute une vue plus facile sur la rue ». A Lannion 3 maisons comportent une façade à vitrine mais de dimensions plus modestes. Par contre dans les villes portuaires telles que Morlaix et Saint-Malo, ce type d’architecture est relativement courant avec clairement une influence anglaise dans les styles choisis. Daniel LELOUP, architecte et historien spécialiste des maisons à pan de bois, estime que cette façade est typique du milieu du règne de Louis XIV, c’est à dire autour des années 1670. Son ouvrage de « Maisons en pan-de-bois de Bretagne », référence sur ce thème, consacre d’ailleurs un chapitre à l’architecture des façades à vitrines.









6. Datation de la construction
Par analyse de style, les architectes des monuments historiques évaluent la date de construction de la façade à pan de bois autour des années 1600. Les archives quant à elles ne donnent pas de précision sur cette période, les premières indications de l’immeuble datant des années 1650. Or lors des guerres de la Ligue un grand incendie a ravagé Lannion en 1598. Cet immeuble a-t-il échappé à l’incendie, ou s’agit-il d’une reconstruction. Une analyse par dendrochronologie menée en juillet 2021 a permis de dater précisément la construction. Cette étude a été menée par l’entreprise Dendrotech de Rennes et son rapport en ligne sur Dendrabase. La partie sur rue a donc été achevée en 1626 et la partie arrière autour de 1635. La construction de la première partie a dû s’étaler sur plusieurs années car plusieurs poutres maîtresses sont datées de 1622. La datation a également pu confirmer que la charpente est bien d’origine.
Marie LENNON, architecte du patrimoine en charge de l’édifice, a reconstitué les principales étapes de construction.

1- coupe longitudinale montrant l’organisation des cheminées, laissant penser à un plan à 2 pièces.
2 – Coupe longitudinale montrant la circulation verticale avec l’escalier en vis. La position de l’escalier est théorique.
3- Plan du rez-de-chaussée. Accès sur rue : couloir latérale amenant à la vis. Commerce. Le cheminée se trouve au centre de la pièce
4 – Plan du R+1, organisation de l’espace en 2 pièces : 1 sur rue et 1 sur cour. Le positionnement des latrines n’est pas attesté.

Coupe longitudinale montrant l’extension côté cour, création d’une pièce supplémentaire par niveau.

Plan du rez-de-chaussée. Un local de stockage ou de réserve prend place à l’arrière du commerce. La double porte est elle mise en place à cette épqoue? Escalier droit entre RDC et R+1 (XVIIIème ou postérieur?)
La façade est ensuite remaniée à la fin du XVIIème avec l’installation des vitrines, probablement par Jacques THOME dans les années 1670. Vers 1800 un bâtiment est ajouté à l’arrière. Le XXème siècle a vu le recouvrement de la cour par un hangar rendant aveugles les fenêtres qui donnaient sur la cour arrière et rendant ainsi une bonne partie du bâtiment inexploitable.
7. Historique des propriétaires
La déclaration au domaine du Roy à Lannion de 1678 conservée aux Archives Nationales constitue le fond d’archives le plus ancien relatif à cet immeuble. La retranscription de ce fond réalisée par Yves BRIAND, archiviste de la ville de Paris, nous a permis de reconstituer l’histoire de l’immeuble au XVIIème siècle. Cette déclaration de 1678, décrit ainsi l’immeuble: Maison avec droit d’étal, cour et jardin, logements au derrière et droit de sortie par une allée. La mention de droit d’étal confirme le caractère commercial de l’immeuble, au moins de son RDC. La cour et les jardins débouchaient sur une allée donnant accès directement à l’église Saint Jean du Baly.

Le premier propriétaire connu est Gabriel CALLOET de KERBRAT (1618 – 1697) marié en 1639 à Jeanne Le GOUZ (1626-1703). A leur mariage Gabriel avait donc 20 ans et Jeanne seulement 13 ans. La famille CALLOET est d’origine de Plouigneau (à proximité immédiate de Morlaix) où elle possède le manoir de Lannidy sur une période de quatre siècles. Entre 1624 Maurice CALLOET, oncle cadet de Gabriel, s’était installé à Lannion ayant obtenu l’office de procureur de la cour royale, c’est à dire l’auditoire au centre de Lannion. Serait-il le constructeur de l’immeuble de 1626? C’est une hypothèse qui demande confirmation, à moins que l’immeuble ne proviennent de la famille de son épouse les Le GOUZ. Une autre hypothèse serait que la famille THOME ait construit les deux immeuble jumeaux, en effet dans le second quart du XVIIème elle possédait l’immeuble voisin. La famille Le GOUZ est quant à elle une vieille famille noble de Lannion qui possédait notamment le manoir de Trorozec sur l’emplacement actuel de l’hôpital. La famille Le GOUZ possédait également plusieurs maisons au centre ville de Lannion. Érudit, Gabriel CALLOET fut économiste et philanthrope surnommé l’avocat général des pauvres. Entre 1642 et 1649 il a la charge avocat général de la Chambre des Comptes de Bretagne à Nantes puis obtient celle de conseiller d’état en 1647. Aujourd’hui il est surtout connu comme précurseur dans l’agronomie avec l’amélioration des races locales de vaches et de chevaux. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l’agriculture et à l’élevage, qui lui ont donné une dimension nationale dont une correspondance avec Colbert. En 1678 il fonda l’hôpital général de Lannion. Revenu à Lannion suite à une lettre de bannissement en 1690, il vit pratiquement dans l’anonymat jusqu’à son décès en 1697 à l’âge de 80 ans. Une page Wikipedia lui est consacrée, ainsi que sur InfoBretagne.



En 1662 suite à un procès perdu qui le ruine, Gabriel CALLOET de KERBRAT vend l’immeuble à sa fille Marie Anne CALLOET (1647-1711) qui épouse en 1673 Jacques THOMÉ (1623-1710), Sieur de Keridec, bourgeois et marchand de la ville de Lannion qui fut anobli par la suite. Ce dernier était déjà propriétaire de l’immeuble voisin au no5 suite au partage de la succession de ses parents en 1653. La famille THOMÉ était d’origine d’Irlande. A Lannion cette famille a prospéré et a donné quatre magistrats municipaux à la ville, d’ailleurs tous prénommés Jacques. Le 3ème du nom Jacques THOMÉ né en 1623 fut successivement Banquier, Maire de Lannion, Conseiller Secrétaire du Roi. En tant que banquier il a accordé des prêts à des nobles, à la ville de Lannion même à la communauté de religieuses hospitalières de Saint-Anne. Un comble car traditionnellement les hommes aisés faisaient plutôt des dons pour ces œuvres. Vers la fin de sa vie il lègue tout de même au moins deux maisons et dépendances à Kermaria pour l’hôpital de Lannion Il meurt en 1710 à l’âge de 87 ans dans son manoir de Crec’hugien à Lannion.


En 1800 l’immeuble est possédé par Etienne-Joseph LUCAS, Sieur de Kergoat. En 1764 il avait épousé Marie-Jacquette ILIXANT, la fille de Michel ILIXANT, Maire de Lannion en 1723. Le couple LUCAS possédait également le prestigieux hôtel de Kersauson sur la place du centre en face des halles et de l’auditoire.


Au début du XIXème l’immeuble est acheté par Pierre-Julien-François TANQUERAY, négociant originaire de Granville. En 1823 le recensement indique que la maison est un magasin sans habitant, la fonction de l’immeuble était donc purement commerciale et probablement liée à l’activité du port. Ses affaires ont dû bien prospérer car il réussit à acquérir plusieurs immeubles à Lannion notamment rue Suzeraine avec le Café de l’Orient anciennement hôtel Kersauson, un ensemble de bâtiments rue du Quay juste sous l’église, un ensemble de maisons au pied des Ursulines et même la Corderie Royale acquise en 1830. Après sa mort survenue en 1850, l’essentiel de ses biens seront distribués entre ses 3 enfants mais notre maison rue du Port est cédée à sa fille mariée à Pierre Marie Le GOAZIOU, négociant de Tréguier, qui possédait déjà plusieurs maisons et commerces rue de Tréguier à Lannion et rue du Quay où ils résidaient.


En 1851 la famille Le GOAZIOU acquiert l’immeuble, suivie par Pierre Nicolas BRIAND en 1861. En 1894 François Le COZIC, recteur et aumônier rue Saint Yves, qui possédait déjà un jardin mitoyen devient propriétaire mais deux ans plus tard il le revend à Charles LAMOUR (1841-1897) également propriétaire de l’immeuble voisin au no5 où il pratiquait le négoce de vins et spiritueux. La proximité avec le port devait présenter des avantages pour cette activité.

En 1919 la famille LAMOUR vend par adjudication l’immeuble et ses dépendances à Jean le CALVEZ, marchand de meubles, et son épouse Jeanne ALLAIN pour la somme de 19.100 francs, selon l’INSEE l’équivalent de 2.5 millions d’Euros aujourd’hui !

En 1961 l’immeuble est transmis de la famille CALVEZ à la famille LEQUERE: Louise Anaise Le CALVEZ, veuve de Albert Yves Marie LEQUERE, transmet l’immeuble à Paul LEQUERE par donation. Cet immeuble reste dans la famille LEQUERE jusqu’à l’acquisition en 2020 par la SCI JEPE Trégor.
8. Nom de la rue


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