Typologie des immeubles

Typologie des immeubles

Dans le centre historique de Lannion plusieurs siècles se superposent, chaque immeuble possédant les marqueurs de son époque, son style architectural et sa destination. Emmanuel Dos SANTOS diplômé de l’Ecole de Chaillot à Paris (l’école des architectes du patrimoine) a réalisé en 2015 une étude de la typologie architecturale du cente de Lannion. Les définitions ci-dessous reprennent se réfèrent au chapitre « typologie architecturale » de son mémoire.

LES MAISONS A PAN DE BOIS
Les maisons à pan de bois situées au noyau médiéval de Lannion sont les bâtiments de logement les plus anciens de la ville. Avec leurs façades colorées et leurs encorbellements, ces maisons des XVIème et XVIIème siècles contribuent à forger l’identité pittoresque de Lannion.

Maisons à pan de bois du début de la rue Geoffroy de Pontblanc. Elles sont datées du XVIème siècle, à base carrée et présentent des encorbellements artistiquement sculptés. La maison de droite est classée monument historique.

LES MAISONS A PAN DE BOIS A PIGNON
La maison à pignon a la particularité de ne présenter que sa plus petite façade sur la rue. Construites sur parcelles en lanière, elles occupent souvent toute la parcelle, assurant une haute densité du tissu urbain.

Magnifique maison à pan de bois dans la rue des Chapeliers. Elle abritait à l’origine une pharmacie. Les sculptures sur la façade sont en très bon état de conservation, elles expriment de manière figurée les maux que le pharmacien saura soigner.

LES MAISONS A LONG PAN
La maison à long pan présente au moins son plus grand côté sur l’espace public. Sa spécificité dépend de la forme de la parcelle, parfois résultat de l’ouverture d’une rue ou de son agrandissement.

Maison à long pan de la rue de Kerampont. Ses portes semblent particulièrement basses, en fait ce sont les réfections de la route au cours des siècles qui ont relevé le niveau du trottoir.

MANOIRS DE VILLE
Caractéristique de la société bretonne, le manoir se démarque du tissu urbain resserré par ses volumes généreux et sa structure imposante. Datés du XVIème ou du XVIIème siècle, ils se trouvent en général en dehors du noyau central. En effet à l’époque les parcelles étaient principalement laniérées, rendant l’implantation de demeures aussi importantes assez difficile. Ce sont des bâtiments singuliers et remarquables, reconnaissables à leurs tours d’escalier en général ronde mais parfois carrées. Ils sont généralement liés à des jardins et dépendances, aujourd’hui morcelés ou reconstruits.

Manoir de Langonaval dans la rue Kerampont. Il est daté du début du XVIème, ce qui en fait un des bâtiments les plus anciens de Lannion.

HOTELS URBAINS
La période s’étirant du XVIIème jusqu’à la première moitié du XIXème siècle voit la construction d’hôtels urbains ou hôtels de rapport. A usage locatif, ils servent à loger la noblesse ou la bourgeoisie lorsqu’elle réside en ville, pour traiter ses affaires de commerce. Ils se trouvent donc principalement en cœur de ville.

HOTELS PARTICULIERS ET GRANDES DEMEURES
Il s’agit de demeures possédant un foncier important avec dans la majorité des cas une cour ou un jardin. Ces demeures se situent hors de l’enceinte médiévale. Contrairement aux hôtels urbains, les hôtels particuliers sont destinés à loger une seule famille ainsi que leurs hôtes. Avec cour et grands salons, l’effet d’accueil est fortement ressenti par le visiteur.

Dans le haut de la rue Jean Savidan, l’hôtel de Tonquédec construir par la famille de Tonquédec. La famille possédait déjà un château à une distance de 10km et au travers de cet hôtel particulier, souhaitait suivre au plus près ses affaires en ville. Aujourd’hui l’hôtel est occupé par l’école de musique de la Communauté du Trégor.

PRESBYTÈRES
Le presbytère est par définition la résidence du curé et se situe en générale à proximité immédiate de l’église. Les presbytères comportent souvent une petite cour ou un jardin entouré de murs.

Ancien presbytère à Lannion dont la cour d’entrée a été remplacée par une boutique.

MAISONS A PIGNON REFACADE
Comme le nom l’indique il s’agit de maisons à pignon dont la façade a été modifiée, souvent en raison des exigences d’alignement au XIXème. L’intérieur et la toiture sont par contre restées similaires à la configuration d’origine.

Maison à pignon refaçadé sur la place du Général Leclerc. L’immeuble à gauche est inscrit monument historique.

MAISONS URBAINES EN PIERRE
Le développement commercial de la ville conduit à la construction d’immeubles essentiellement dédiés à l’activité. De la maison de corporation à la maison de l’artisan en passant par le simple fond de commerce, cet ensemble couvre une vaste période allant du XVIIème au XXème siècle.

Maison en pierre dans la rue Saint Malo. L’étage autrefois utilisé comme logement sert maintenant de réserve pour la boutique. Les balcons au 1er étage résultent de la transformation au XIXème des fenêtres en portes fenêtres.

MAISON A LOYER
Les maisons à loyer sont les précurseurs des immeubles de rapport : un propriétaire construit un immeuble dans le but de percevoir un revenu lié à la location. Le RDC est à destination commerciale et les étages sont aménagés en logements pour des particuliers, contrairement aux maisons à pan de bois pour lesquelles seule la famille du commerçant habitait dans les étages. Ce type d’immeubles est courant entre le XVIIème et le XIXème.

Architecture typique de l’immeuble à loyer avec entrée indépendante pour les étages, et combles aménagés avec lucarnes sur le toit.

IMMEUBLES DE RAPPORT
Ce type d’immeuble s’installe principalement au XIXème siècle sur des parcelles modifiées par les opérations d’embellissement de la ville. Ils se situent sur les rues qui traversent le centre-ville au niveau de la place du Général Leclerc. Accompagnant la croissance démographique des villes, l’immeuble est construit pour être loué à plusieurs familles. On les reconnaît bien à leur façade droite et leurs ferronneries aux balcons.

Immeuble à façade en granit et briques, structure typique du XIXème siècle. Avec la révolution industrielle, les briques sont bon marché.
Dans la rue des Chapelier, très bel immeuble de rapport avec sur les balcons des ferronneries artistement travaillées.

MAISONS DE FAUBOURG
Elles apparaissent à la fin du XIXème siècle avec l’ère industrielle. Elles se développent majoritairement avec le quartier de la gare et les faubourgs de Lannion. Le groupe réunit les maisons dont le style architectural est attribuable à un courant stylistique : art déco, néo-classique, courants régionalistes… Les maisons de faubourg se situent sur les routes de sortie de ville, il s’agit de maisons individuelles hors du noyau urbain sans commerce au RDC.

Destinées à fournir des logements relativement économiques, ces maisons de faubourg sont entièrement destinées à l’habitation et ne comportent pas de commerce.

MAISON DE STYLE
Les maisons de style se distinguent des maisons de faubourg principalement par la façade plus soignée ou particulièrement ouvragée.

Belle maison de style bourgeois. La présence immédiate de la route diminue tout de même le confort des habitants.

LOGEMENTS COLLECTIFS CONTEMPORAINS
Depuis les années 50 à nos jours les logements collectifs s’implantent de manière uniforme au gré des opportunités immobilières. Leur structure est entièrement en béton, éventuellement avec quelques pierres d’ornements au RDC.

Immeuble de la BNP sur les quais. La destination rappelle l’immeuble de rapport mais ici tout est en béton.