Les datations

Les datations

Face à un bâti ancien de nombreuses questions de posent: de quelle époque date-t-il? qui l’a construit? avec quelles techniques? qui ont été les différents propriétaires? quelles ont été les modifications au cours de siècles. Plusieurs techniques sont disponibles pour étudier l’histoire d’un immeuble, les plus courantes sont:
1. L’étude des styles architecturaux
2. La datation par dendrochonologie
3. La recherche d’archives

1. Les styles architecturaux

Les styles architecturaux s’intéressent aux matériaux, aux techniques de construction et au style d’ensemble. D’après les styles il est possible de situer le bâtiment dans son époque, mais sans pouvoir le dater de manière très précise. De plus les bâtiments ont pu être modifiés voire remaniés ou agrandis à différentes époques. Pour plus d’information sur les styles d’immeubles à Lannion, se reporter à la page typologie.

Maisons à pan de bois du début de la rue Geoffroy de Pontblanc. Elles sont datées du XVIème siècle, à base carrée et présentent des encorbellements artistiquement sculptés.

2. La datation par dendrochonologie

Dendron = le bois, Chronos = le temps, Logos = la connaissance
La dendrologie est une technique fiable basée sur l’étude de la croissance des cernes du bois. Elle permet de dater des charpentes, des poutres ou des planchers et est reconnue par les Architectes des Bâtiments de France. Les variations annuelles du climat affecte la croissance des arbres et ces informations sont enregistrées dans les cernes. Les successions de cernes de différentes largeurs forment ainsi des motifs caractéristiques d’une époque. Il suffira de comparer ces motifs à des bases de données connues pour déterminer l’année de coupe de l’arbre. Pour plus d’informations, le bureau d’études Dendrotech basé à Rennes présente la technique en détail au travers d’une vidéo. Une autre vidéo présente un exemple de datation à Laval.

Carottage réalisé sur un tronc d’arbre et qui laisse bien apparaître les cernes de croissance de différentes tailles.
Un référentiel de dendrochonologie est construit à partir de bois dont la date est connue par d’autres moyens. Par comparaison avec ce référentiel, il devient possible de dater un bois dont la date de coupe n’est pas encore connue.

3. L’étude d’archives

L’étude d’archives est très précieuse pour étudier l’histoire d’un bâtiment. On y retrouvera les noms des propriétaires successifs et des descriptions permettant d’appréhender les éventuels remaniements. Le bâtiment est alors replacé dans l’histoire de la ville.

Recensement de Lannion en 1876, page rue Saint Malo. Les familles sont recensées parents et enfants, avec la mention des professions.
Une page de la notice du cadastre napoléonien de 1827 à Lannion. Sont enregistrées les numéros de parcelles, les noms des propriétaires, une courte description ainsi que la surface.
En 1710, les difficultés financières liées à la guerre de Succession d’Espagne obligent le roi à créer un nouvel impôt : le dixième. Les propriétaires d’immeubles et de terres, les fonctionnaires, les commerçants et les industriels doivent verser 10 % du revenu de leurs biens et activités. Copie des impôts à Lannion en 1743, page rue des Capucins.
A la fin du XVIIème siècle Colbert, ministre de Louis XIV, procède à un recensement précis des bâtiments du royaume. Ces écrits sont complets, précis et très bien conservés. Ils donnent des indications précieuses sur les propriétaires, l’origine des biens, leur emplacement et leur description.